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[ Entrevue ] L’Asile Musicale Média présente : Grimm Rose

Dernière mise à jour : 27 nov.


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Il y a des artistes qui font du bruit — et d’autres qui transforment le silence en vérité. Grimm Rose appartient à cette deuxième catégorie. Discret, réfléchi, profondément humain, il fait partie de ces créateurs qui ne cherchent pas la lumière, mais qui finissent malgré tout par éclairer quelque chose chez ceux qui les écoutent. Ancien membre de Lifestyle, musicien passé par les excès, les tournées, les dérives, les recommencements et surtout la reconstruction, Grimm Rose porte une histoire rare : celle d’un artiste qui a survécu à lui-même, et qui a choisi de créer pour rester vivant.


Dans cette entrevue — sa toute première — il revient sur ses débuts, ses chutes, ses renaissances, la sobriété, les amitiés qui ont marqué sa vie, et ce qui l’a finalement mené vers le projet intime, fragile et puissant qu’est Grimm Rose. Voici l’homme derrière la musique, dans ses propres mots.


Lifestyle – Les débuts


Quand tu repenses à l’époque Lifestyle, tu te souviens de quoi en premier ? L’énergie, les shows, la gang, ou tout le chaos autour ?


Les amitiés surtout.

J’ai tellement fait de belles rencontres avec lifestyle, quelques-uns sont d’ailleurs toujours dans ma vie maintenant, 25 ans plus tard. J’ai beaucoup de bons souvenirs avec les shows aussi, on a eu la chance de jouer avec plusieurs de nos artistes préférés du temps, ce qui restera toujours gravé dans ma mémoire. Mais malgré ça, ce qui demeure le plus précieux dans mes souvenirs, est le sentiment d’être à la bonne place, d’être accepté pour qui j’étais. C’était gros pour moi. Quand j’ai commencé avec Lifestyle, j’avais 12 ans, et ma confiance en moi étais très faible.


Ça été une époque vraiment cruciale dans ma vie.


Qu’est-ce que ce projet-là t’a apporté, autant sur le plan musical que personnel ?


Au plan personnel, comme j’ai mentionné plus haut, l’époque lifestyle m’a appris à pouvoir m’exprimer plus librement. Ça m’a montré une réalité qui convenait beaucoup plus à qui j’étais que ce qu’on pouvait m’offrir dans un cadre plus ‘normal’. Ça a aidé à me façonner une trajectoire de vie qui me convenait beaucoup mieux.

Sur le plan musical, je crois qu’on a tous évolué ensemble en tant que band. Chacun de son côté, mais surtout en tant qu’unité. On avait tous le même rêve et on travaillait vraiment fort pour réussir. On a tout appris par nous-même et c’était très gratifiant de voir ce qu’on avait réussi à accomplir ensemble.


Est-ce que, quelque part, Grimm Rose était déjà en toi à cette époque, ou c’est venu bien plus tard ?


Je pense que oui, mais très enfouis derrière un syndrome de l’imposteur, que j’ai toujours d’ailleurs. À cette époque-là, j’ai réalisé que j’avais une facilité à comprendre la musique. Un peu comme si je voyais les différentes strates dans ma tête, et que je pouvais les réarranger pour créer des mélodies, des harmonies. Bref, je ne savais pas trop quoi faire avec ça, ou plutôt je ne me laissais pas le droit de le laisser exister.



Les transitions

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Après Lifestyle, il y a eu des moments de silence, des détours, des projets parallèles…

À quel moment t’as senti que t’avais besoin de recommencer à créer pour toi ?


Après lifestyle, je suis entré dans une période très sombre de ma vie. J’ai eu plusieurs bands, comme Bombcat, Disco Tigers et The New Dawn. Tout ça pourrait prendre beaucoup trop de temps à raconter. J’ai eu encore une fois de très belles rencontres, de beaux moments, des belles expériences de shows. On avait même fait quelques dates sur le warped tour avec Bombcat.


Mais mon mal-être et ma consommation à l’époque avait pris le dessus, et j’ai fini par tout arrêter la musique. Dans ma tête, la musique et la consommation étaient indissociables, donc j’ai décidé de tout laisser tomber.


Ça a pris un petit moment après ma sobriété pour recommencer à créer.


En fait, c’est grâce à mon ami Hans, qui m’avait demandé de mettre des track de drum sur ses chansons. Il m’avait donné un de ses vieux ukulele après la session. Environ un mois plus tard, j’ai écrit Moonfire, et c’est là que le projet Grimm Rose a commencé. Merci Hans! D’ailleurs, il devrait sortir un E.P bientôt avec son projet Northern Crown où je l’ai accompagné au drum, à suivre!


Qu’est-ce qui t’a le plus transformé entre ce que t’étais à l’époque et ce que t’es devenu aujourd’hui ?


Honnêtement, la sobriété. Je me rends compte que j’avais passé ma vie presque entière à éviter de faire face à mes démons. Il a fallu enlever ce voile-là pour découvrir à quel point il y avait du travail à faire, ce que j’ai fait et continuerai probablement à faire toute ma vie. Je n’aurais jamais pu rencontrer ma Femme et ma belle-fille si ce travail n’avait pas été fait.


Aujourd’hui, tu touches à plusieurs formes d’art : musique, tatouage, arts martiaux… est-ce que tu vois tout ça comme un seul langage, ou des chemins séparés qui se rejoignent ?


Je pense que tout est connecté d’une certaine façon. Mais la musique est une entité en elle-même. Le skydiving, le Muay Thai ou même le business de tattoo, demandent de la discipline, de l’implication et du travail. (beaucoup de fun aussi!) Mais pour créer de la musique, on ne choisit pas le moment, l’endroit, ni même le sujet de ce qu’on va créer. Ça arrive tout d’un coup. C’est comme une feuille qui vole au vent : si on ne l’attrape pas au moment précis où elle passe, on la perd à tout jamais, et on oublie qu’elle a jamais croisé notre route. En tout cas, pour moi, c’est comme ça.


Quand t’as commencé Grimmrose, c’était quoi ton besoin principal : t’exprimer, te reconstruire, ou juste laisser aller ?


Un peu de tout ça mis ensemble je crois. Ça me faisait du bien de créer, juste pour créer. Même si j’essaye de faire la meilleure musique possible, j’essaye de ne pas m’attacher au résultat. Quand la chanson est terminée et enregistrée, elle ne m’appartient plus. Tant mieux si ça peut intéresser des gens, et en toucher d’autres au passage. Tant pis si d’autres n’aiment pas. Je le fais pour moi, et pour ceux que j’aime. Le reste, c’est de l'extra!


Si t’avais à décrire Grimm Rose en une phrase, sans te censurer, ce serait quoi ?


Le calme dans l’imperfection. J’aimerais dire merci au passage, à tout ceux qui font que Grimm Rose puisse exister. Mes musiciens: Stéphane Tellier, Frank Plante et Frank Bones. Mon mentor et ami avec qui j’ai tellement appris ces dernières années : Frank Bones. Ma Femme Tareyn et ma belle-fille Odamyn qui me supportent si bienveillamment. Ma Maman, P-B, mes sœurs et les enfants. Max, Phil, Marco, Mart, Hans, Amélia, Caro, Geneviève, Will, je vous aime ❤■


Conclusion


Ce que Grimm Rose partage ici dépasse largement la simple histoire d’un musicien. C’est le témoignage d’un être humain qui a choisi la lucidité plutôt que l’oubli, la création plutôt que l’autodestruction, et l’imperfection comme lieu de paix. À une époque où les artistes se sentent obligés de se mettre en scène, Grimm Rose fait exactement l’inverse : il se montre vrai. Sans masque. Sans posture. Sans artifice.

Son parcours rappelle que l’art n’a pas besoin d’être bruyant pour être important. Qu’une vie peut dévier, sombrer, recommencer, et reprendre forme dans quelque chose de beau. Et que parfois, la musique n’est pas un produit : c’est une guérison.

Merci à Grimm Rose pour la confiance, l’honnêteté et la générosité de ses mots.


Lien ou nous pouvons retrouver Grimm Rose






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