[Album] IN VIRTUE — AGE OF LEGENDS (2025)

Il y a des albums qui viennent avec du bruit, des budgets, du marketing. Et il y a des albums qui viennent avec des cicatrices. Age of Legends, le troisième full-length d’In Virtue, fait partie de la deuxième catégorie.

Né dans la tourmente — un producteur qui disparaît en laissant 90 % du travail inachevé, la pandémie qui étire le temps, les voix réenregistrées à la maison, les plans réécrits, l’élan brisé puis reconstruit — l’album porte une vérité rare : celle d’un groupe qui refuse d’abandonner. À ce niveau, la thématique inspirée de Sisyphe n’est pas un concept : c’est une autobiographie.

Comme l’explique le groupe : « Age of Legends suit un protagoniste inspiré du mythe de Sisyphe, un personnage brisé qui cherche à se relever, à se pardonner, et à faire la paix avec ses propres contradictions. » Formé en 2004 à Rohnert Park, en Californie, In Virtue navigue depuis près de vingt ans dans un mélange de progressive power metal et de mélodic death assumé, mais sans les clichés du genre. Le groupe s’intéresse moins aux mondes imaginaires qu’aux thèmes humains, lucides et urgents : tyrannie, liberté, culpabilité, rédemption, effondrement intérieur.

Avec Age of Legends, ils signent leur album le plus ambitieux, le plus sombre, et probablement le plus abouti.

Le premier extrait, Gunslingers of the New American Desert, est la pièce la plus heavy de leur carrière. Un riff massif, une ambiance de western dystopique, un clip cinématographique, et surtout un anti-héros qui s’enfonce dans une quête de pouvoir qui lui coûte lentement son âme.

C’est violent, cru, immersif — et ça installe immédiatement le décor : Age of Legends sera un voyage dans l’humain, pas dans la fantaisie.

Musicalement, l’album impressionne par son équilibre :

– technique sans être froide,

– prog sans être prétentieux,

– mélodique sans tomber dans le prévisible.

Les screams de Trey Xavier sont livrés avec une intensité qui évite le piège du “juste pour faire métal”.

Les arrangements regorgent de nuances qui révèlent quelque chose de nouveau à chaque écoute. Et puis il y a River.

Une balade sincère, fragile, presque dépouillée. Le genre de morceau qui expose l’être humain derrière l’armure, le musicien derrière les riffs, l’histoire derrière le concept.

Dans un album marqué par le chaos et la reconstruction, River fait office de respiration, de lumière. C’est un moment suspendu.

Parmi les autres moments forts :

– Sisyphus Awakening, chargée d’un espoir amer ;

– Push That Rock, clin d’œil métaphorique à leur propre réalité ;

– Where the Edges Meet, collision parfaite entre lourdeur et mélodies lumineuses.

À travers ses 14 pistes, Age of Legends reste totalement cohérent — chose rare pour un album concept.

L’album porte autant l’histoire du protagoniste que celle du groupe.

Après :

– un producteur disparu,

– la nécessité de tout recommencer,

– un travail vocal finalisé à la maison,

– des années d’incertitude…

In Virtue a transformé chaque obstacle en matière première créative.

Le lineup

Bruno Valverde (drums),

Jamie Hush (bass),

Trey Xavier (guitare/voix),

Alex Nasla (keys),

Rami Khalaf (guitare)

— livre une performance précise, vivante, humaine.

Rien n’est laissé au hasard.

Rien ne sonne artificiel.

Même si vous n’êtes pas un amateur de power metal ou de prog, Age of Legends mérite qu’on s’y plonge.

Ce n’est pas un album de démonstration.

C’est un album de vérité. Un album qu’on écoute comme on regarde un film : casque sur la tête, lumières fermées, le monde en pause.

In Virtue signe ici son album le plus mature, le plus personnel, le plus cathartique.

Un témoignage artistique puissant :

un hommage à la persévérance, à la création malgré l’adversité, et à la recherche du sens dans un monde qui s’effondre. Un album qui ne s’écoute pas — il se vit.

— Extrait du communiqué officiel d’In Virtue (Asher Media Relations)

Spotify - https://open.spotify.com/artist/2VhxH4MVrksulYWmp62oFU

Par Sacha Gonthier – L’Asile Musicale Média