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[ Album ] Outlying – Oblivisci


album

Il y a des groupes qui survivent aux années. Et d’autres, comme Outlying, qui s’en nourrissent pour devenir plus forts.

Formé en 2007, le groupe trifluvien a connu son lot de tempêtes : changements de formation, pauses forcées, détours, mais jamais d’abandon. Cette ténacité, on la ressent dans chaque note de leur troisième album, Oblivisci — une œuvre où la maturité et la technique se rejoignent enfin dans un équilibre redoutable.


Des racines profondes et une évolution constante

Leur parcours n’a jamais été linéaire. Dès le premier EP Within the Jail of the Unfortunate (2008), Outlying posait les bases d’un death metal brut, encore rugueux, mais déjà ambitieux. Après plusieurs restructurations, le groupe sort en 2012 son premier album complet, Scars of Daylight — une première affirmation sonore, marquée par une approche plus mélodique et introspective. Cette même année, le batteur Martin Reithler et le bassiste J.D. Poirier rejoignent la formation, consolidant le noyau créatif du groupe.


line up du band
Photo by Sandy Champagne

Quatre ans plus tard, Frameworks for Repression (2016) confirme la montée en puissance du projet : un son

plus propre, plus structuré, mais toujours ancré dans une intensité viscérale. Puis vient 2024, année clé : l’arrivée de Charles Alex Bilodeau à la basse et aux voix, complétant enfin la formation actuelle avec Fred A. Dubeau (guitare / chant) et Martin Reithler (batterie).



Oblivisci : un album de maîtrise et d’héritage

Avec Oblivisci, Outlying franchit un cap. Dès le premier single Pitch-Black Serum, on comprend que le groupe veut frapper fort. La production est nette, la composition chirurgicale, mais sans jamais perdre cette humanité qui distingue les vétérans des suiveurs.


Les influences sont claires — Death, Carcass, Dark Tranquillity, At the Gates, Children of Bodom — mais ici, elles ne sont pas de simples hommages : elles servent de fondation à une identité propre. Le jeu de guitare de Fred A. Dubeau marie habilement la technicité et la mélodie, pendant que Martin Reithler impose une rythmique solide, presque organique. La voix, partagée entre rage et lucidité, se déploie sur des textes qui respirent la désillusion et la résilience.


Entre chaos et contemplation

Au-delà de la puissance, Oblivisci étonne par sa capacité à respirer. Le titre Sentinel, la balade de l’album, ouvre une fenêtre cinématographique dans ce déluge de sonorités tranchantes. C’est une pause contemplative, où la lourdeur laisse place à la clarté — preuve que le groupe sait manier la nuance sans perdre sa cohérence. Outlying joue sur les contrastes : entre ombre et lumière, technique et émotion, colère et paix. Et c’est précisément là que réside la beauté d’Oblivisci : un disque qui sonne comme la synthèse d’un long parcours, d’une évolution sincère et patiente.


"Alicia's Tales" from the "Frameworks For Repression" album (2016)

Verdict

Oblivisci n’est pas qu’un troisième album : c’est l’aboutissement d’un cycle, la confirmation qu’après près de vingt ans, Outlying n’a rien perdu de sa flamme. C’est un disque dense, authentique et réfléchi, porté par des musiciens qui jouent avec conviction, sans compromis. Une œuvre à la fois fière de ses racines et tournée vers l’avenir, qui redonne au death metal mélodique québécois un souffle qu’on attendait depuis longtemps.

À écouter absolument : “Pitch-Black Serum” & “Sentinel”

Pour fans de : Death, Carcass, Dark Tranquillity, At the Gates, Children of Bodom


Outlying lance leurs album le 22 novembre au Zenob de Trois-Rivières

affiche

Chronique par Sacha Gonthier – Éloquence Art / L’Asile Musicale

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