[ Cinéma ] Critique – Dragons (2025) : un hommage aussi fidèle que frileux
- Aryanne Marineau
- 1 juil.
- 2 min de lecture

C’est peu après la fête du Québec que je me rends au cinéma de mon quartier pour découvrir l’adaptation live-action du film d’animation Dragons, sorti en 2010. Bien qu’il soit en salle depuis quelques semaines déjà, les projections continuent d’attirer une foule nombreuse. Petits et grands remplissent encore les salles à craquer, preuve de l’attachement durable à cette franchise.
Le film se montre extrêmement fidèle à l’original – peut-être même un peu trop. De nombreux plans sont repris à l’identique, que ce soit au niveau de la mise en scène, des angles de caméra ou même du jeu d’acteur. À certains moments, j’ai eu l’impression d’assister à une pièce de théâtre tant l’interprétation semblait calquée sur l’œuvre animée. Ce choix du « plan par plan » est à double tranchant : s’il saura ravir les fans les plus nostalgiques, il soulève aussi une question légitime – pourquoi attendre 15 ans pour refaire un film si c’est pour ne rien en réinventer ?

Cela dit, le film reste un divertissement efficace. Il propose une touche d’humour un peu plus développée que son prédécesseur et une morale plus poignante, portée par des émotions plus authentiques chez les personnages principaux. Malheureusement, plusieurs rôles secondaires manquent de naturel, comme s’ils tentaient désespérément d’imiter leurs alter ego animés plutôt que d’incarner pleinement leur propre version. Ce choix bride parfois la spontanéité et nuit à la crédibilité émotionnelle de certaines scènes.
Sur le plan visuel, en revanche, c’est une réussite. L’île de Beurk, les dragons, les bateaux, les costumes – tout est richement détaillé et visuellement immersif. Les textures sont soignées, les effets spéciaux spectaculaires. Astrid bénéficie d’un traitement plus approfondi, ce qui renforce son rôle. D’autres personnages comme Morvick, en revanche, apparaissent sans réelle utilité narrative. Si les dragons impressionnent par leur design inspiré de la faune reptilienne réelle, l’omniprésence des effets numériques alourdit parfois l’environnement, donnant une impression de surcharge visuelle. Néanmoins, les scènes de vol aérien rappellent parfois la beauté fluide d’Avatar 2 : La Voie de l’eau.
En résumé, Dragons (2025) est une vitrine technique remarquable et une déclaration d’amour respectueuse au film original. Mais c’est justement cette fidélité extrême qui l’empêche de véritablement s’émanciper. Je recommande ce film aux nostalgiques désireux de retrouver un univers familier modernisé, ainsi qu’aux nouveaux venus curieux de découvrir cette histoire pour la première fois. En revanche, ceux qui espéraient une relecture audacieuse ou une nouvelle perspective risquent de rester sur leur faim.
Comments